Stratégie énergétique de l’EPF de Zurich: en premier lieu réduire le CO2

L’EPF de Zurich prône une lutte contre le changement climatique par l’amélioration de l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et l’électrification. L’objectif lointain d’ici à la fin de ce siècle est une «société à une tonne de CO2». Ceci implique notamment l’utilisation de l’énergie nucléaire, constate l’EPF dans sa stratégie énergétique publiée le 25 février 2008.

6 mars 2008
Stockage du dioxyde de carbone par minéralisation: le gaz à effet de serre est lié chimiquement à une roche minérale.
Stockage du dioxyde de carbone par minéralisation: le gaz à effet de serre est lié chimiquement à une roche minérale.
Source: H.R. Bramaz/EPF de Zurich

La nouvelle stratégie énergétique de l'EPF de Zurich entend mettre à la disposition des faiseurs de décision et de l'opinion publique des expertises scientifiques permettant d'éclaircir des questions stratégiques relevant de la politique énergétique future. Des domaines de recherche importants doivent aussi être définis et éventuellement élargis, et il s'agit d'initier des programmes de recherche qui renforcent le transfert de connaissances et le dialogue avec l'industrie et les partenaires économiques, peut-on lire dans le dossier stratégique de quarante pages. Ce dossier a été élaboré sous la houlette de l'Energy Science Center (ESC) de l'EPF de Zurich.

L'objectif: la société à une tonne de CO2

Le défi majeur que veut affronter la stratégie est de réduire rapidement et de manière globale les émissions de gaz à effet de serre provoquées par la consommation d'énergie. La part de CO2 dans l'atmosphère doit être stabilisée autour de 550 ppm pour que l'augmentation de la température sur la terre puisse être limitée à 2°C environ. Cet objectif correspond aux estimations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et ne peut être atteint que par des mesures drastiques, estiment les chercheurs. La Suisse rejette quelque 9 tonnes de CO2 par an et par habitant pour l'énergie primaire, l'énergie grise importée non comprise. «L'objectif du siècle en matière de politique climatique et énergétique doit être que chaque citoyen ne provoque pas des émissions de plus d'une tonne de CO2 par an en moyenne », a déclaré Ralph Eichler, président de l'EPF de Zurich, à l'occasion de la présentation de la stratégie énergétique.

Trois piliers: efficacité énergétique, énergies renouvelables …

Comment parvenir à cette réduction de CO2? Pour commencer - c'est-à-dire dans les décennies à venir - l'amélioration de l'efficacité énergétique jouera un rôle extrêmement important: l'EPF en est certaine. Au cours de cette phase transitoire, divers agents énergétiques primaires - énergie nucléaire comprise - seront mis à contribution à parts égales. Selon les chercheurs, le photovoltaïque jouera un rôle particulier au niveau mondial à partir de la deuxième moitié du 21e siècle. Ceci exigera toutefois d'énormes progrès technologiques et une réduction massive des coûts.

… et électrification, aussi à l'aide de l'énergie nucléaire

Le troisième pilier de la stratégie concerne enfin l'électrification. La part de l'électricité concernant les besoins en énergie primaire doit être augmentée à 70%, et à 50% environ pour les besoins en énergie finale, ceci dans chaque mix énergétique choisi. Ceci signifie concrètement que le trafic privé et le secteur de la chaleur seraient entièrement «décarbonisés». Les conditions préalables importantes à cette fin sont l'extension de l'infrastructure, un stockage efficace et économiquement supportable de l'énergie d'origine renouvelable - énergie dépendante du site et des conditions climatiques - ainsi qu'un nombre limité de centrales sans émissions de CO2 pour l'approvisionnement en charge de base. On compte là aussi sur l'énergie nucléaire, a souligné Eichler dans une interview accordée au quotidien St-Galler Tagblatt. Le président de l'EPFZ estime qu'un abandon éventuel du nucléaire est une erreur. «L'énergie nucléaire constitue l'une des possibilités parmi d'autres, et toute forme d'énergie a ses avantages et ses inconvénients. Et nous avons besoin d'elle aussi», constate-t-il.

Adieux à la «société à 2000 watts»

La «société à une tonne de CO2» n'est pas contraire à la «société à 2000 watts», soulignent les auteurs de la stratégie énergétique. La «société à 2000 watts» est une métaphore qualitative sur la manière dont les besoins en énergie primaire peuvent être abaissés tout en mettant des services énergétiques suffisants à disposition, et elle ne pourra pas se réaliser sans restriction massive du niveau de vie, estiment les chercheurs. La nouvelle stratégie s'oriente par contre sur l'objectif supérieur de la diminution des émissions de gaz à effet de serre. En perspective de l'atténuation du changement climatique, la réduction des émissions de CO2 est plus importante que la réduction de la consommation d'énergie primaire, souligne l'EPF.

Recherche innovante à l'EPF

L'EPF mène une recherche intense dans le but de trouver de nouvelles solutions pour résoudre le problème du CO2. C'est ainsi que Marco Mazzotti, professeur à l'Institut d'ingénierie des procédés, étudie par exemple les possibilités de séparer le CO2 dans des centrales à combustible fossile, de le stabiliser chimiquement et de l'incorporer dans des substances solides. Cette «minéralisation» permet un stockage sûr et durable des gaz à effet de serre.

La stratégie énergétique peut être commandée en ligne auprès de l'EPF de Zurich.

Source

D.S./C.P. d’après un communiqué de presse de l’EPF de Zurich et le rapport Stratégie énergétique du 25 février 2008

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