Suède: retour à l’énergie nucléaire projeté

Le gouvernement suédois a l’intention de mettre fin à l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires en vigueur depuis 30 ans et d’abandonner définitivement le programme de sortie du nucléaire. C’est ce qu’a annoncé le 5 février 2009 la coalition centre-droit du Premier ministre Frederik Reinfeldt.

5 févr. 2009
Selon la ministre suédoise de l'économie Maud Olofsson, présidente du parti du centre, le compromis trouvé entre maintien de l'énergie nucléaire et extension des énergies renouvelables est «un bon compromis aux objectifs ambitieux».
Selon la ministre suédoise de l'économie Maud Olofsson, présidente du parti du centre, le compromis trouvé entre maintien de l'énergie nucléaire et extension des énergies renouvelables est «un bon compromis aux objectifs ambitieux».
Source: Johanna Jansson

A l'occasion de la présentation de la nouvelle stratégie climatique et énergétique, Frederik Reinfeldt a exposé les propositions du gouvernement pour garantir la sécurité d'approvisionnement et soutenir la lutte contre le changement climatique. Parallèlement à l'extension de l'énergie éolienne et d'autres énergies renouvelables jusqu'à une part de 50% d'ici 2020, ainsi qu'à une utilisation de l'énergie plus efficace de 20%, de nouvelles centrales nucléaires pourraient être construites pour remplacer celles qui existent déjà, mais ceci seulement sur les sites actuels, à savoir Forsmark, Oskarshamn et Ringhals. Le nombre des réacteurs en service serait limité à dix. Le gouvernement ne fournira aucun moyen de l'Etat pour l'énergie nucléaire, a précisé le Premier ministre lors de la conférence de presse.

Votations mi-2009

Ces projets exigeant des modifications de la loi, ils devront encore être approuvés par le Parlement. Le gouvernement présentera mi-mars un projet de loi sur lequel le Parlement se prononcera avant la pause estivale, a annoncé le gouvernement.

Suite au référendum de 1980, le Parlement avait décidé de sortir du nucléaire d'ici 2010. Barsebäck 1 a fait l'objet la première d'un arrêt anticipé en novembre 1999, puis Barsebäck 2 en mai 2005.

Début 2008, le parti populaire libéral avait invité le Parlement à autoriser à nouveau la construction de nouvelles centrales nucléaires après les élections de 2010 et les démocrates-chrétiens avaient proposé fin janvier 2009 le compromis qui vient d'être publié. Le parti du centre qui avait soutenu le plus activement la décision de 1980 de sortie du nucléaire et qui - comme le parti populaire libéral, le parti démocrate-chrétien et le parti conservateur - appartient à la coalition gouvernementale, s'est déclaré prêt en janvier 2009, après une longue lutte contre le nucléaire, à soutenir le compris proposé.

Le parti social-démocrate travailliste, le principal parti d'opposition en Suède, a fait clairement entendre qu'il rejetait de nouvelles centrales nucléaires. Mais des dissensions règnent au sein de ce parti, étroitement lié aux syndicats. Ceux-ci se sont toujours prononcés en faveur de l'énergie nucléaire et essaient depuis longtemps déjà de faire basculer la position antinucléaire des sociaux-démocrates. Les syndicats travaillent depuis l'automne 2008 sur une campagne pronucléaire en coopération avec l'industrie.

Selon des sondages d'opinion réguliers, l'acceptation de l'énergie nucléaire par la population suédoise reste toujours élevée.

Source

M.A./C.P. d’après le rapport «A sustainable energy and climate policy for the environment, competitiveness and long-term stability» du gouvernement suédois, et NucNet du 5 février 2009

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