Tchéquie: jusqu’à six SMR prévus sur le site de la centrale au lignite de Tušimice

La Tchéquie se prépare à introduire la technologie SMR sur son territoire. Le premier petit réacteur modulaire devrait voir le jour sur le site de la centrale nucléaire de Temelín. En février 2023, l’énergéticien public tchèque, ČEZ, avait également identifié comme sites potentiels ceux des centrales au charbon de Dětmarovice et Tušimice. En avril 2025, il a annoncé que la société américaine Amentum l’assisterait dans les travaux préparatoires pour les sites de Temelín et Tušimice, et mettrait à disposition les documents nécessaires pour les évaluations des incidences sur l’environnement (EIE). ČEZ a par ailleurs indiqué en septembre 2024 avoir signé un accord de coopération stratégique avec le développeur britannique Rolls-Royce SMR, avec lequel il s’est entendu pour une prise de participation à hauteur de 20% jusqu’en mars 2025.

Le fournisseur de SMR pour Tušimice n’est pas encore connu

Le 7 mai 2025, des documents relatifs à la construction d’une centrale électrique SMR à Tušimice ont été déposés dans le système d’information pour l’évaluation des incidences sur l’environnement (EIE) de l’agence Cenia, l’agence d’information sur l’environnement intégrée au ministère tchèque de l’Environnement. Ces documents annoncent la réalisation d’une EIE et fournissent toutes les informations nécessaires pour la procédure d’examen préalable. Ils révèlent l’intention de bâtir une centrale nucléaire sur le site de la centrale électrique au lignite Tušimice II, qui sera fermée en 2030. Jusqu’à six SMR pourraient être prévus, pour une puissance électrique totale de 1500 MW maximum. Les réacteurs seront des SMR à eau légère de génération III+ avec des systèmes de sécurité passive avancés, conçus pour une durée d’exploitation de 60 à 80 ans. «La construction s’étalerait sur la période 2034–2042 selon le nombre de tranches retenu. Six SMR maximum pourraient être construits simultanément, précisent les documents. La durée de construction est estimée à 3 ou 4 ans pour chaque unité, la mise en service du premier SMR est prévue pour 2038 au plus tôt.» Le projet permettrait de créer 1200 emplois et de réutiliser ou de transformer une partie de l’infrastructure existante de la centrale au lignite.

L’entreprise qui fournira les SMR n’a pas encore été désignée. Ce choix interviendra dans un deuxième temps seulement et ne fait pas l’objet de l’EIE. Le SMR de Rolls-Royce SMR, le BWRX-300 de GE Hitachi Nuclear Energy, le Nuward d’EDF et l’AP300 de Westinghouse sont pris en considération pour les clarifications techniques. «Dans le cadre de la procédure d’information lancée par le ministère de l’Environnement, les communes et les autres autorités ont deux mois pour prendre position sur le plan présenté», a indiqué la Bourse de Prague.