Une étude met en garde contre la dépendance du pays vis-à-vis du gaz et de l’étranger après la sortie du nucléaire

D’après une étude réalisée par des chercheurs de l’Université d’Antwerpen, la sortie du nucléaire belge pourrait conduire à une plus grande dépendance vis-à-vis des centrales à gaz et à une augmentation sensible de la quantité de courant importé depuis les pays voisins. Ces derniers pourraient, par ailleurs, ne pas être en mesure d’approvisionner la Belgique.

11 févr. 2022
Drapeau de la Belgique
D’après l’Université d’Antwerpen, la sortie du nucléaire de la Belgique impactera l’approvisionnement électrique du pays.
Source: La Communauté européenne, 2000

L’étude arrive à la conclusion qu’après la mise à l’arrêt de l’ensemble de ses sept tranches nucléaires en service commercial, la Belgique pourrait dépendre fortement des importations d’électricité. Un tiers de la consommation annuelle de courant (31%) devra être importé. Aujourd’hui, ce chiffre est de 22%. «Cela se traduira pas une forte dépendance à l’égard des pays voisins, et la question de savoir si ces derniers possèderont réellement les capacités dont nous avons besoin se pose», expliquent les chercheurs. Cela pourrait une nouvelle fois accroître le risque de pénurie d’électricité.

«Nous entrevoyons deux gros problèmes», explique Kevin Milis. D’une part, le co-auteur de l’étude redoute une plus forte dépendance vis-à-vis des prix internationaux du gaz, avec de grandes incertitudes et des augmentations possibles de ces derniers. D’autre part, la Belgique sera tributaire du courant importé. «La question de savoir si nous avons la capacité d’importer ce courant se pose, de même que celle de sa disponibilité lorsque nous en aurons besoin.»

L’étude met en garde contre le fait que des facteurs autres que l’augmentation de la dépendance vis-à-vis du prix du gaz entreront en jeu, et que ces facteurs pourraient tirer les prix de l’énergie vers le haut. Une sortie du nucléaire aurait des répercussions sur le volume et la direction des flux d’électricité. «Si nous devons alors adapter notre réseau, cela entraînera des coûts élevés et inattendus», prévient l’étude. Les simulations réalisées ne prennent pas en compte le besoin croissant en électricité attendu dans les années à venir. Or, le fait de sous-estimer ce besoin ne fera qu'en renforcer les conséquences.

Les sept partis de la coalition ont vivement débattu pendant des mois sur les projets du pays de mettre à l’arrêt les tranches nucléaires en service commercial: quatre à Doel et trois à Tihange. Le mois dernier, l’autorité belge de sûreté nucléaire a délivré le permis provisoire de prolongation de la durée de vie de Doel 4 et Tihange 3, et a demandé au gouvernement de prendre une décision définitive à ce sujet au cours du premier trimestre 2022.

Source

S.D./C.B. d’après NucNet du 9 février 2022

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