Une membrane de l’EPF filtre les éléments radioactifs présents dans l’eau

Des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) ont développé une membrane composée de protéines de lactosérum qui filtre non seulement les métaux lourds mais également les éléments radioactifs présents dans l’eau.

7 oct. 2020

Il y a quatre ans déjà, Raffaele Mezzenga, professeur en produits alimentaires et en matériaux mous à l’EPF de Zurich, et son assistant Sreenath Bolisetty, avaient présenté une membrane de filtration constituée de protéines de lactosérum dénaturées et de charbon actif. Dans une publication, les chercheurs avaient indiqué que cette membrane permettait d'éliminer de manière très efficace les métaux lourds présents dans l’eau, ainsi que certains éléments radioactifs tels que l’uranium et les métaux nobles or et platine.

Les deux scientifiques ont récemment utilisé la membrane pour épurer les eaux usées des hôpitaux, qui sont polluées par des éléments radioactifs. Ils ont alors constaté que leur filtre était aussi efficace avec ces substances. L'étude a été publiée dans le magazine spécialisé «Environmental Science: Water Research & Technology».

Dans le cadre d’essais en laboratoire, la membrane parvenait à retirer de l’eau les radionucléides utilisés dans le domaine médical Technétium-99m, Iode-123 et Gallium-68, avec une efficacité supérieure à 99,8%, et en une seule opération. Par ailleurs, les chercheurs ont testé leur membrane filtrante à l’aide d’un échantillon d’eaux usées réel provenant d’un hôpital suisse. Celui-ci contenait de l’iode-131 radioactif et du lutétium-177. Les deux éléments ont été presque entièrement retirés de l’eau.

Avant que la radioactivité de substances utilisées dans le traitement contre le cancer ou comme agent de contraste ne décroisse, les hôpitaux sont tenus de stocker les eaux usées de manière sûre, dans des conteneurs spéciaux. Or cela est encombrant. Le personnel et l’environnement doivent par ailleurs aussi être protégés contre le rayonnement. «Notre membrane permet de réduire sensiblement le volume de déchets et de stocker les éléments rayonnants sous la forme de matières solides, de manière compacte et à sec», a déclaré M Mezzenga dans un communiqué. Désormais, M. Bolisetty prévoit de lancer un projet pilote avec un grand hôpital suisse, par le biais de son entreprise Bluact Technologies GmbH. Par ailleurs, des négociations avec une entreprise japonaise participant à l'assainissement du site de Fukushima sont en cours. L’objectif est de traiter un échantillon d’eaux usées polluées à l'aide de la membrane de filtration, afin de définir si celle-ci permet d’éliminer la majorité des éléments radioactifs et de traiter un volume important.

Source

M.A./C.B. d’après l’ETH-News du 29 septembre 2020

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