USA: le National Research Council s’exprime sur la R&D du DOE

Un comité du National Research Council (NRC) américain – un organisme de l’Académie nationale des sciences – a procédé pour le gouvernement fédéral à une analyse des programmes de recherche et développement menés par le Département de l’énergie (DOE) dans le domaine de l’énergie nucléaire. Le comité recommande d’accorder la plus haute priorité au programme «Nuclear Power 2010», de soutenir les infrastructures de formation dans les universités, de promouvoir le développement d’un cycle du combustible fermé, et de réexaminer le programme du Global Nuclear Energy Partnership (GNEP).

26 nov. 2007

Dans le contexte de l'attribution future de moyens à la recherche et développement pour l'année budgétaire 2005/2006, le gouvernement fédéral avait chargé le NRC d'un examen indépendant des programmes correspondants du DOE. Un comité comptant 17 membres vient de rendre public son rapport intitulé «Review of DOE's Nuclear Energy Research and Development Program». Tous les membres du comité sauf deux ont approuvé les conclusions et recommandations.

Echelonnement des priorités

Le comité du NRC accorde la première priorité au programme «Nuclear Power 2010» lancé en 2002. Il recommande de soutenir les travaux des autorités administratives et d'encourager financièrement des projets sélectionnés de l'économie privée. Parmi les missions prioritaire de l'Etat, le comité du NRC considère comme prioritaire l'amélioration des infrastructures universitaires pour garantir la relève.

Selon le rapport du NRC, les programmes visant des objectifs à moyen terme devraient faire l'objet d'une priorité secondaire. En font partie les projets relatifs au développement de la prochaine génération de réacteurs (Generation IV International Forum GIF)) et à la production nucléaire d'hydrogène (Nuclear Hydrogen Initiative NHI). Pour le NRC, le DOE devrait accorder une importance appropriée non seulement à la technique des réacteurs, mais aussi aux cycles du combustible correspondants. Les matériaux qui conviennent à une température supérieure à 900°C devraient être encouragés tout autant. Quant aux questions relevant des autorisations et de l'aspect économique, elles devraient être abordées suffisamment tôt.

Le comité du NRC accorde une priorité moindre aux programmes à long terme relatifs à des procédés de retraitement innovants tels que l'Advanced Fuel Cycle Initiative (AFCI), lancée dès 2002 et à la GNEP. Une large majorité du comité du NRC approuve en principe le retraitement du combustible usé avec recyclage des actinides dans des réacteurs rapides. Mais le dossier présenté par le DOE sur l'AFCI et le GNEP ne seraient pas suffisants pour donner une image cohérente de l'état de ces programmes, regrette le NRC, raison pour laquelle son appréciation à ce sujet est provisoire. Le comité estime toutefois que le temps de procéder à de gros investissements dans ce domaine n'est pas encore venu.

En ce qui concerne enfin la poursuite de l'exploitation des équipements de recherche nucléaire dirigés par l'Office of Nuclear Energy (NE) du DOE - à savoir l'Idaho National Laboratory INL) - le comité du GNEP recommande une meilleure coordination avec d'autres organismes de recherche. A l'heure actuelle, il faut adapter en permanence aux besoins réels les capacités et les infrastructures, par exemple les grandes cellules chaudes de l'INL. La planification devrait donc porter sur une période de dix ans et plus.

DOE: critiques du GNEP fondées sur de fausses hypothèses

Dans une première prise de position, Dennis Spurgeon, directeur de l'énergie nucléaire au DOE, s'est félicité des résultats du rapport. Il confirme pour l'essentiel les priorités que le DOE s'est lui-même fixées en matière de R &D nucléaire et souligne l'importance déterminante du programme «Nuclear Power 2010». «Je me réjouis moi aussi de la conclusion de fond du rapport selon laquelle le DOE doit viser un cycle du combustible fermé», a souligné Dennis Spurgeon.

Le comité du NRC se serait par contre fondé sur de fausses hypothèses dans son évaluation du programme GNEP. Les programmes GNEP et AFCI n'auraient pas dû être associés non plus. Le DOE a reformulé les stratégies pour les deux programmes et tient compte de la complexité des travaux de développement pour le recyclage des actinides, ainsi que du temps nécessaire à cette fin. Du reste, le comité du NRC se range lui aussi à l'intention des Etats-Unis de rendre plus sûre l'énergie nucléaire dans le cadre du GNEP, en collaboration avec 16 pays partenaires, et de prendre ici un rôle de leader, a constaté avec satisfaction Dennis Spurgeon dans une prise de position.

Source

P.B./C.P. d’après un communiqué de presse du DOE et US National Research Council, Review of DOE’s Nuclear Energy Research and Development Program – Prepublication Draft, 29 octobre 2007

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