WNA: plus d’uranium que nécessaire face à la hausse de la demande

Les besoins mondiaux en uranium pourraient plus que doubler d’ici à 2030 et atteindre quelque 150'000 tonnes par an. On dispose néanmoins de quantités d’uranium «plus que suffisantes» pour couvrir ces besoins. Telle est la conclusion à laquelle parvient l’étude «The Global Nuclear Fuel Market: Supply and Demand 2007-2030» de la World Nuclear Association (WNA), étude présentée en septembre 2007.

14 oct. 2007

Les auteurs de la 13e édition de cette étude, qui paraît tous les deux ans, ont élaboré trois scénarios sur les capacités de production nucléaire et ont calculé sur cette base l'offre et la demande en uranium pour les deux prochaines décennies.

Le scénario de référence prévoit une augmentation des capacités de production nucléaire de 1,5% par an du fait de l'augmentation du parc nucléaire mondial (voir graphique), ce qui ferait passer cette capacité de 368'000 MW actuellement à 529'000 MW d'ici 2030. Etant donné toutefois que, selon les estimations de la WNA, la consommation d'électricité augmentera plus fortement d'ici 2030, le scénario de référence prévoit une baisse de la quote-part d'électricité nucléaire dans la production électrique globale. Avec ce scénario, la demande en uranium est évaluée à 109'000 tonnes d'uranium en 2030. Selon les calculs de la WNA, la demande mondiale en uranium des centrales nucléaires s'est élevée à 64'200 tonnes en 2006.

Le «scénario haut» présuppose une extension substantielle de l'énergie nucléaire qui permettrait de maintenir sa quote-part actuelle de 16% de la production mondiale d'énergie, ou même de l'augmenter légèrement à 18%. Cet objectif figure aussi dans le dernier rapport sur le climat du Groupe d'experts gouvernemental sur l'évolution du climat (GICE). Compte tenu de la forte hausse de la demande électrique escomptée, ceci signifie pratiquement un doublement à 730'000 MW de la capacité mondiale de production nucléaire.

Le «scénario bas» se fonde sur une stagnation de la production d'électricité nucléaire jusqu'en 2020, avec une baisse ultérieure.

La WNA parvient à la conclusion que les ressources connues en uranium sont plus que suffisantes pour couvrir les besoins futurs prévisibles. Elle escompte même un surplus de l'offre si la production minière d'uranium se développe comme on le suppose.

Doublement de la production d'uranium d'ici 2015?

Selon l'étude de la WNA, la production d'uranium augmentation d'ici 2015 avec les trois scénarios: les chiffres se situent ici autour de 64'000 tonnes (scénario «bas»), de 68'000 tonnes (scénario de référence) et de 82'000 tonnes (scénario «haut»). Comparé à l'extraction d'environ 40'000 tonnes d'uranium en 2004, le scénario «haut» signifie plus ou moins un doublement de la production d'uranium d'ici à 2015. Selon la WNA, les estimations de la production au-delà de cette année sont assez incertaines dans la mesure où de nombreuses mines se trouvent encore dans la phase de mise en exploitation et qu'il n'est donc pas possible de prévoir la date de leur mise en service.

Un prix élevé de l'uranium augmente l'efficacité

Contrairement aux prévisions de la 12e étude la WNA, qui date de 2005, la plus récente a revu à la baisse les besoins mondiaux en uranium, particulièrement pendant la période jusqu'en 2010. L'étude explique ceci par la forte augmentation du prix de l'uranium sur le marché mondial, ce qui fait que les exploitants mettent à profit les potentiels d'économie. Une meilleure mise à profit de l'uranium fissile lors de l'enrichissement par une diminution du taux de rejet entre ici tout particulièrement en considération.

Source

M.R./C.P. d’après le recueil des conférences du 32nd Annual Symposium 2007 de la WNA, et NucNet du 6 septembre 2007

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