Étude de l’AIE: l'énergie nucléaire est essentielle pour garantir une transition sûre vers des systèmes énergétiques pauvres en émissions

Une étude l’Agence internationale de l’énergie (AIE) arrive à la conclusion que «Dans les pays qui continuent à recourir au nucléaire, voire même qui le développent, la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles baisse, les émissions de CO2 diminuent et les réseaux électriques sont en mesure d’intégrer une part plus élevée de solaire et d’éolien. La mise en place de systèmes énergétiques durables et propres sera plus difficile, plus risquée et plus coûteuse sans le nucléaire.»

7 juil. 2022
Centrale nucléaire aux États-Unis
Une étude de l’AIE montre que l’énergie nucléaire permet de mieux intégrer les énergies solaire et éolienne sur les réseaux électriques, et à des coûts moindres.
Source: Carol M. Highsmith Archive, Library of Congress, Prints and Photographs Division

L’étude de l’AIE intitulée «Nuclear Power and Secure Energy Transitions: From today’s challenges to tomorrow’s clean energy systems» montre en quoi l'énergie nucléaire «contribuera, à l’avenir également, à offrir des systèmes électriques sûrs, variés et pauvres en émissions». Une «ressource ajustable» comme l’énergie nucléaire est indispensable pour soutenir les énergies renouvelables, dont la production est fluctuante. L’AIE demande que le marché prenne en compte la plus-value apportée par ces ressources pour garantir la stabilité du réseau, la flexibilité à court terme et une capacité suffisante dans les périodes de pointe.

Une source d'énergie établie et pauvre en émissions qui contribue à la décarbonation
Aujourd’hui, l'énergie nucléaire est la deuxième plus importante source d'énergie pauvre en émissions, après l’hydraulique, estime l’AIE. Toutefois, dans les économies établies, les investissements dans de nouveaux projets nucléaires s'essoufflent et la Chine et la Russie font désormais figure de cheffes de file. Après Fukushima, certains pays avaient décidé de ne pas s’engager dans la voie du nucléaire, mais le paysage politique est en train de changer. Dans son étude, l’AIE précise que «La Chine, la France, la Grande-Bretagne, l’Inde et la Pologne ont récemment annoncé des stratégies énergétiques qui incluent le nucléaire en tant que composante importante. Et les États-Unis investissent dans des concepts de réacteurs avancés». L’agence a étudié différents scénarios d'évolution, et estime que «la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires est incontournable pour pouvoir réaliser à un coût abordable l’objectif de zéro émission net d’ici à 2050.» Le même scénario prévoit également un nombre important de nouvelles constructions nucléaires.

Des conditions-cadres réglementaires et légales sont requises
Des mesures politiques rigoureuses et immédiates doivent être prises par les gouvernements du monde entier afin que l’énergie nucléaire puisse jouer pleinement son rôle sur la trajectoire du zéro émission net d’ici à 2050. Le Directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, estime que «les gouvernements doivent mener une politique solide qui garantisse l’exploitation sûre et durable des centrales nucléaires dans les années à venir et qui mobilise les investissements requis, et ce également dans les nouvelles technologies». D'après l’AIE, tant les donateurs privés que les gouvernements concernés doivent participer au financement des nouveaux investissements.

Il est important que l’industrie nucléaire remplisse son rôle en matière de réduction des coûts et de durées de construction. Ainsi, selon l’agence, un cadre légal stable tout au long de la construction participe à éviter les retards. Concernant la transition énergétique, les petits réacteurs modulaires (SMR) doivent intervenir. Mais des réformes réglementaires seront nécessaires pour cela.

Une part réduite de nucléaire entraînerait une augmentation des coûts
L’AIE a également étudié un scénario qui ne prévoit ni une accélération des constructions nucléaires ni la prolongation des durées de fonctionnement actuelles. «Une part réduite de nucléaire mettrait à mal les ambitions du zéro net et en augmenterait le coût», estime l’AIE. La différence devrait alors être comblée par des parts plus élevées de solaire et d’éolien, dont la production est fluctuante. Or cela nécessitera des capacités de stockage de l’énergie plus importantes et davantage de ressources ajustables, ce qui nous imposera de recourir aux centrales fossiles et au captage, à l’utilisation et au stockage du carbone. L’AIE estime qu’une telle stratégie représente un investissement supplémentaire de 500 milliards de dollars, et entraînera une augmentation de la facture d’électricité des consommateurs à hauteur de 20 milliards de dollars par an jusqu’en 2050, en moyenne.

Source

B.G./C.B. D’après un l’étude «Nuclear Power and Secure Energy Transitions» et un communiqué de presse du 30 juin 2022 de l’AIE

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