Grande-Bretagne: quatre systèmes de réacteurs admis à la pré-certification

Comme l’a autorisé le gouvernement britannique, quatre systèmes de réacteurs pourront être soumis à la nouvelle procédure de pré-certification appelée «Generic Design Assessment» (GDA). Il s’agit des nouveaux systèmes de chaudières nucléaires de Toshiba-Westinghouse, de l’Energie Atomique du Canada Limitée (EACL), du groupe Areva et de General Electric-Hitachi (GEH).

29 juil. 2007

Cette nouvelle a été annoncée le 5 juillet à Londres par le BERR (Department for Business, Enterprise and Regulatory Reform). Ce nouveau ministère créé lors du remaniement gouvernemental du 27 juin est compétent pour la plupart des secteurs dont s'occupait le Département du Commerce et de l'Industrie, désormais dissous, et notamment de l'énergie. Le BERR coordonne donc désormais la consultation en cours sur la future politique énergétique de la Grande-Bretagne, ainsi que la procédure du GDA, introduite récemment.

Pré-certification d'ici 2010

Les autorités ont institué un «Joint Programme Office» pour le déroulement de la procédure GDA en plusieurs étapes. Cet organisme englobe l'Office for Civil Nuclear Security, le Nuclear Installations Inspectorate et l'Environmental Agency. Une évaluation générale de la sûreté des quatre systèmes agréés va être réalisée dans le cadre de la première étape, qui vient d'être introduite, et devrait s'achever début 2008. La poursuite de la procédure dépendra de la décision du gouvernement sur l'avenir de l'énergie nucléaire en Grande-Bretagne, décision attendue pour l'automne 2007. Si la décision est favorable à l'énergie nucléaire, on en viendra à l'évaluation technique détaillée. Pour des raisons de capacités, trois seulement des quatre systèmes devraient être admis pour cette évaluation, qui prendra trois ans, a précisé le BERR. La procédure consécutive relative à l'obtention d'une autorisation de construction et d'exploitation d'une centrale nucléaire équipée d'un système de réacteur pré-certifié devrait durer quatre années encore. La première installation pourrait ainsi entrer en service en 2012, pour autant que l'économie privée soit prête à assumer les investissements correspondants.

Les quatre systèmes à évaluer

Les quatre conceptions admises pour la première étape de la procédure sont toutes des systèmes de chaudières nucléaires de la troisième génération avancée qui ont été développés sur une base évolutionnaire à partir de systèmes de réacteurs existants qui ont fait leurs preuves au niveau international.

Westinghouse Electric Company, qui appartient maintenant à Toshiba, a été le premier constructeur à annoncer son système de réacteur à eau sous pression AP1000. Ce système dispose déjà d'un certificat d'homologation de la Commission américaine de la réglementation nucléaire NRC. Des demandes de construction de dix tranches de ce type sont en préparation aux Etats-Unis, et la Chine en a déjà commandé quatre. L'Energie Atomique du Canada Limitée (EACL) propose le système à eau lourde ACR-1000 d'une puissance électrique brute de 1200 MW. Son développement a été soutenu par toutes les entreprises électriques canadiennes, et il fait actuellement l'objet d'une procédure de certification. Le groupe français Areva a soumis une demande de pré-certification de son système à eau sous pression EPR et s'est assuré le soutien technique d'Electricité de France pour la suite de la procédure. L'EPR est le seul des quatre systèmes considérés qui dispose, avec Olkiluoto 3, d'une tranche de référence en construction. GEH, enfin, a annoncé son système de réacteur à eau bouillante ESBWR. La NRC a admis fin 2005 l'ESBWR en vue d'une homologation aux Etats-Unis, où des demandes de construction sont entre temps en cours de préparation pour cinq tranches. La Grande-Bretagne est le seul pays européen où ce système fait l'objet d'une évaluation de sûreté.

Entreprises européennes intéressées à investir

Selon leurs propres informations, les quatre constructeurs de chaudières nucléaires ont pu s'assurer, pour leurs demandes de pré-certification, le soutien d'investisseurs potentiels importants. Pour British Energy, les quatre systèmes entrent actuellement en considération. Par contre, l'Iberdrola espagnole et les groupes allemands E.ON et RWE Energie ainsi que leurs filiales britanniques respectives, soutiennent un seul choix de chaudières nucléaires. Il semble également que les groupes français EDF et Suez s'intéressent à investir dans de nouvelles centrales nucléaires britanniques.

Source

P.B./C.P. d’après des communiqués de presse de BERR du 5 juillet, de Westinghouse Electric Company du 23 mai, d’EACL du 29 mai, du groupe Areva du 20 juin, et de GE Energy du 21 juin 2007

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