Grande-Bretagne: un soutien financier pour la construction de Sizewell C

Sizewell C est le premier projet nucléaire contrôlé par l’État britannique depuis plus de trois décennies. L’État détient en effet une majorité des parts, avec EDF. Le 10 juin 2025, en annonçant la promesse d’investissement, le gouvernement britannique a pour ainsi dire donné le feu vert politique au projet. Bien que la décision d’investissement finale n’a toujours pas été rendue, elle est attendue pour cet été, et la communication sur le sujet est optimiste. «L’annonce, par le gouvernement, d’un investissement de 14,2 milliards de livres sterling dans la construction de la centrale nucléaire de Sizewell C, dans le cadre de l’examen des dépenses [processus de planification budgétaire pluriannuel visant à déterminer les dépenses publiques futures], permettra de créer des dizaines de milliers d’emplois, et mettra fin à des années de retard et d’incertitudes», écrit le gouvernement britannique. Il est prévu que 70% des commandes concernent pas moins de 3500 fournisseurs britanniques, et des emplois seront créés dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie de soudage, mais aussi de l’hôtellerie-restauration (cf. vidéo YouTube de Sizewell C).

Le modèle de financement permettra de limiter les risques et les coûts

Concernant le financement de Sizewell C, pour la première fois, la Grande-Bretagne recourra au modèle Regulated Asset Base (RAB). «Ce modèle permet de protéger les consommateurs grâce à une régulation indépendante, des contrôles des coûts stricts ainsi qu’une surveillance transparente, et les familles profiteront d’un approvisionnement énergétique sûr et décarboné sans avoir à supporter le risque lié aux dépassements des coûts», explique l’entreprise.

Dès la phase de construction, les consommateurs participeront au financement par le biais de leur facture d’électricité, ce qui, selon le gouvernement, entraînera une baisse des prix de l’électricité à long terme. Le risque lié au projet sera réduit grâce à la régulation et à la participation de l’État; les investisseurs recevront une rémunération du capital fixée par l’organe de surveillance et planifiable.

Outre les deux gros réacteurs du type EPR français à Sizewell C, le gouvernement britannique soutient également la mise sur le marché britannique du petit réacteur modulaire (SMR) de Rolls-Royce SMR ainsi que la fusion nucléaire. «Nous créons des milliers d’emplois, stimulons la croissance économique et mettons plus d’argent dans les poches des gens», a annoncé la Chancelière de l’Échiquier Rachel Reeves concernant la relance de l’industrie nucléaire britannique.