IFSN: annonces de programmes lors de la cérémonie constitutive

En créant l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), la Suisse s’est dotée d’une autorité de surveillance indépendante, aussi au niveau formel, avec une structure d’organisation moderne. Le rôle important de l’IFSN a été souligné lors de la cérémonie constitutive de cette autorité le 30 avril 2009 à Baden.

7 mai 2009

L’IFSN a commencé ses activités opérationnelles le 1er janvier 2009. De même que l’entreprise d’assurances-accidents Suva, l’IFSN est un organisme indépendant de droit public «dans le troisième cercle de l’administration fédérale». Ses missions, ainsi que l’ensemble du personnel, ont été repris de l’ancienne Division principale de la sécurité nucléaire (DSN). Par cette prise d’autonomie, la surveillance nucléaire est détachée de l’Office fédéral de l’énergie et séparée des tâches de politique énergétique de celui-ci. L’IFSN quittera au printemps 2010 les locaux qu’elle occupe actuellement auprès de l’Institut Paul-Scherrer (PSI) de Villigen et s’installera dans un nouveau bâtiment à Brugg.

Moritz Leuenberger plaide pour une communication active

Dans son message de bienvenue, le Conseiller fédéral Moritz Leuenberger a souligné l’importance de la clarté dans l’attribution des responsabilités. Il a rejeté le reproche, souvent exprimé, d’une connivence entre les collaborateurs des installations nucléaires et le personnel de l’IFSN. «Quiconque a travaillé avant dans une centrale nucléaire et y a des collègues n’est pas pour autant suspect de collusion», a-t-il souligné, en précisant que de tels changements de rôles sont naturels: «Les avocats deviennent aussi juges plus tard.» Moritz Leuenberger a mis en évidence le rôle central d’une communication active, honnête, éclairante et transparente. Son appel à la branche de l’énergie nucléaire: «Expliquer, expliquer, et expliquer encore!»

Davantage de protection contre la pression politique

Lors de la cérémonie constitutive, le conseiller d’Etat argovien Peter Beyeler s’est félicité de la nouvelle identité juridique de l’IFSN. En tant que partenaire important pour l’avenir de l’approvisionnement électrique suisse, l’IFSN doit résister aux influences qui viennent de toutes parts. Peter Hirt, le président de swissnuclear, espère que la prise d’influence motivée par des considérations politiques va s’atténuer, ce qui permettra à l’IFSN de se concentrer sur ses tâches principales. Werner Burkart, directeur général adjoint de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), s’est rallié à ce point de vue: aucune pression ne devrait être exercée de la part des milieux politiques, comme de mauvais exemples internationaux le montrent. La Suisse est considérée par l’AIEA comme un élève modèle sous cet angle, a-t-il ajouté.

Enterrer la hache de guerre – S’attaquer à l’avenir énergétique

Dans la conférence prévue pour la cérémonie, le Prof. Ortwin Renn, de l’Institut des sciences sociales de l’Université de Stuttgart, a présenté ses connaissances sur les exigences qui sont posées à un avenir énergétique durable et éthiquement défendable. Face à la soif d’énergie de l’humanité et au problème climatique, il demande que soit enterrée la hache de guerre entre les partisans du nucléaire et les adeptes des énergies renouvelables. Si tel n’est pas le cas, certains objectifs tels que la sécurité d’approvisionnement, la compétitivité et la protection du climat ne pourront pas être atteints en temps utile, estime le Prof. Ortwin Renn. «Les énergies renouvelables ont encore besoin de temps avant de devenir vraiment significatives pour la protection du climat», a-t-il déclaré. «Et la génération actuelle de centrales nucléaires n’est pas encore l’objectif final du génie nucléaire».

Le Prof. Ortwin Renn voit dans l’amélioration de l’efficacité énergétique la toute première priorité. Mais pour lui, il est clair que du côté de la production, l’énergie nucléaire devra continuer d’être utilisée pendant les 50 prochaines années au moins, surtout pour garantir la charge de base dans le réseau d’électricité.


Interrogations critiques et tolérance des erreurs

Ulrich Schmocker, le directeur de l’IFSN, a esquissé comme suit, en présence des médias, les défis qui attendent la nouvelle autorité. «Il faut les efforts quotidiens des exploitants et de l’autorité, il faut des deux côtés une attitude permanente d’interrogation, il faut une communication ouverte, et il faut un contexte qui admette les erreurs, et une technique qui supporte de telles erreurs. C’est l’une des tâches essentielles de l’autorité que de mettre en place un contexte correspondant et de le soutenir. Les bons résultats d’exploitation des centrales nucléaires, ainsi que le nombre globalement très faible de perturbations dans les installations nucléaires, montrent que ceci est possible.

Source

M.S./C.P.

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