La nouvelle loi sur l'énergie nucléaire doit faciliter le maintien des centrales nucléaires

A l'initiative de M. Bruno Pellaud, ancien directeur général adjoint de l'AIEA, responsable des contrôles internationaux de non-prolifération, 40 personnalités de la science et de la technique en Suisse ont pris position sur le projet de loi du Conseil fédéral sur l'énergie nucléaire (LENu) qui a été mis en consultation.

30 juin 2000

Ces personnalités soulignent que la LENu doit faciliter le maintien du parc suisse de centrales nucléaires comme complément aux ressources hydrauliques afin de garantir au pays un certain degré d'autonomie énergétique. Ils considèrent que la Suisse se doit de préserver autant que faire se peut des options techniques et énergétiques ouvertes, ceci tout particulièrement dans l'optique du rapprochement progressif de la Suisse avec l'Union européenne. Ils soulignent aussi que dans le domaine nucléaire autant qu'ailleurs, par exemple dans la recherche sur la biotechnologie, les interdictions ne sont pas de mise.
Les 40 personnalités s'opposent à une limitation dans le temps de la durée d'exploitation des centrales nucléaires. Ils estiment qu'il n'appartient pas à la politique de choisir la durée de fonctionnement des centrales nucléaires, ni à une loi nucléaire de la fixer arbitrairement à l'avance. Comme par le passé, l'exploitation des centrales doit continuer de faire l'objet d'une autorisation fédérale pouvant être retirée si les conditions techniques de sûreté ne sont pas remplies. Le système actuel d'autorisation a fait ses preuves, et la nouvelle loi ne doit rien y changer. Les 40 scientifiques de renom opposent également un non catégorique à l'interdiction projetée du retraitement. Ils rappellent que grâce au recyclage de l'uranium et du plutonium, le retraitement est conforme au principe du développement durable et qu'il facilite énormément le stockage définitif des déchets radioactifs, le plutonium en étant séparé. Une interdiction du retraitement ne saurait se justifier par des faits concrets, soulignent les scientifiques.
Le projet de LENu prévoit l'introduction du référendum facultatif pour l'autorisation générale de toute installation nucléaire: les 40 scientifiques rejettent cette clause. La planification énergétique par les pouvoirs publics et par les entreprises électriques exigent une continuité et une prévisibilité que ne permet pas le mécanisme du référendum facultatif, notent les scientifiques, qui jugent tout particulièrement erroné de soumettre au référendum facultatif les installations liées à la gestion et à l'évacuation des déchets radioactifs, l'entreposage et le stockage en profondeur de ces déchets étant des nécessités inévitables.

Source

M.S./C.P.

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