La Russie projette le remplacement du surgénérateur Bor-60
La Russie projette de mettre en service d’ici 2017 un nouveau réacteur à neutrons rapides avec refroidissement à métal liquide. Conçu comme réacteur de recherche d’une puissance thermique de 100 MW, il remplacera celui de Bor-60.
Le réacteur de recherche Bor-60, mis en service à la fin des années 60 à l'Institut russe des réacteurs atomiques (RIAR), approche de la fin de sa durée de vie de conception. L'autorisation d'exploitation est limitée à 2010, et si les exigences sont remplies, elle pourra être prolongée jusqu'en 2015. A l'origine, l'Agence fédérale de l'énergie atomique russe Rosatom voulait reconstruire un autre réacteur sur le même modèle que le Bor-60 et avait mis à disposition les moyens nécessaires pour ce faire. Mais cette solution ne serait guère en mesure de remplir les exigences futures posées à un instrument de recherche. Rosatom a donc décidé de prolonger la durée de vie du Bor-60 et de projeter parallèlement un réacteur de recherche entièrement nouveau. Le RIAR est actuellement le site prioritaire. L'institut se trouve près de la ville de Dimitrovgrad sur la Volga, à quelque 770 km à vol d'oiseau au sud-est de Moscou.
Le nouveau réacteur à neutrons rapides devrait non seulement atteindre une puissance thermique plus élevée pour tester diverses sortes de combustibles, mais permettre aussi, à l'aide d'un certain nombre de circuits de conceptions différentes, de poursuivre le développement du refroidissement primaire au plomb, plomb-bismuth, gaz et sodium. Le réacteur devrait aussi fournir de l'électricité et de la chaleur à la région du site et servir à la production d'isotopes.
L'objectif de développement à long terme est d'exploiter un cycle du combustible fermé sur le site du nouveau réacteur: le retraitement du combustible irradié se fera à l'aide d'un procédé pyroélectrique développement au RIAR. Contrairement au procédé humide habituel Purex, ce procédé à sec présente l'avantage de ne traiter à aucun moment de manière séparée l'uranium et le plutonium. Il est donc sûr en matière de prolifération, et selon le RIAR, il permet un recyclage sur place, à petite échelle, des matières fissiles restantes issues des combustible usés et d'éviter ainsi de longues périodes d'entreposage et de nombreux transports.
Source
P.B./C.P. d’après NucNet du 14 décembre 2006