Le Conseil fédéral souhaite abandonner le nucléaire

Le Conseil fédéral entend abandonner le nucléaire à long terme. Ainsi que la conseillère fédérale Doris Leuthard l'a déclaré lors d'une conférence de presse du 25 mai 2011 à Berne, le gouvernement souhaite créer un cadre clair pour la restructuration de l'approvisionnement de la Suisse en électricité. Le Conseil fédéral revient ainsi sur sa décision de 2007 par laquelle il avait confirmé la nécessité de renouveler notre parc nucléaire pour l'approvisionnement du pays. La décision du 25 mai a suscité des critiques véhémentes de la part des milieux économiques.

25 mai 2011

«Un abandon anticipé n'entre pas en ligne de compte», a déclaré la ministre de l'Energie devant les médias. Les centrales nucléaires suisses sont sûres et leur découplage anticipé mettrait en danger la stabilité du réseau. Maintenir l'option du nucléaire entraverait par contre la réorientation de l'approvisionnement énergétique de la Suisse en direction de plus de renouvelable et plus d'efficacité énergétique. «Nous voulons donner un signal clair», a ajouté Doris Leuthard.

Durée d'exploitation de 50, voire de 60 ans

D. Leuthard a précisé aux médias que le Conseil fédéral n'envisageait pas de durées d'exploitation fixes pour les centrales nucléaires actuelles. «Les réacteurs seront exploités tant qu'ils seront sûrs.» Pour la planification de la politique énergétique, le Conseil fédéral admet une durée d'exploitation d'une cinquantaine d'années, voire de 60 ans à condition que la sûreté reste assurée. La durée d'exploitation effective dépend en fin de compte des investissements des exploitants.

Message au Parlement prévu d'ici à 2013

«La restructuration du système d'approvisionnement électrique exige du temps, mais nous l'avons», a déclaré D. Leuthard. Elle s'est dite convaincue de la voie choisie par le Conseil fédéral, même si cette voie aura son prix. Reste à savoir combien elle coûtera. Leuthard a annoncé que le Conseil fédéral discuterait prochainement avec les cantons et les milieux économiques des mesures à prendre pour sortir du nucléaire. Le gouvernement a l'intention de soumettre ses propositions à une consultation au cours de l'été - automne 2012. Le message au Parlement pourrait alors suivre en 2013.

Importations d'électricité et énergie fossile

Leuthard n'a pas exclu que suivant les circonstances, la Suisse devrait importer davantage d'électricité ou recourir à la production de courant à base de combustible fossile: en premier lieu au couplage chaleur-force, ensuite aux centrales à gaz à cycle combiné. Le renouvellement des réseaux de transport et de distribution occupera en l'espèce une place centrale. Cette restructuration constituera cependant un défi important puisque la durée des procédures d'autorisation pour de nouvelles lignes a, jusqu'ici, atteint les dix ans dans certains cas.

Critiques des milieux économiques

Dans une première réaction, l'organisation faîtière economiesuisse a adressé des critiques véhémentes au gouvernement. «Economiesuisse rejette cette décision, qu'elle juge peu sérieuse, contradictoire et irresponsable. Les solutions proposées par le Conseil fédéral ne sont pas crédibles et reposent sur des hypothèses irréalistes », écrit-elle dans son communiqué de presse.

L'association des entreprises électriques suisses (AES) a, elle, pris acte de la décision du Conseil fédéral avec grande inquiétude. «Cette décision exclut d'importants critères permettant un approvisionnement en électricité fiable, économique et respectueux du climat. L'impact de ce changement de stratégie sur l'économie n'est en outre pas clairement présenté», précise l'AES dans son communiqué de presse.

Source

M.S./P.V. d'après la conférence de presse du Conseil fédéral et des communiqué de pressae d'economiesuisse et de l'AES du 25 mai 2011

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