L’ElCom informe sur l’importance de la production hivernale

Du point de vue de l’EICom, le semestre d’hiver occupe une place essentielle dans l’analyse de la sécurité d’approvisionnement. Ces dix derniers hivers, les importations nettes de la Suisse ont atteint en moyenne quatre térawattheures (TWh) d’électricité par semestre d’hiver. Dans ce contexte, eu égard à l’abandon du nucléaire suisse l’ElCom plaide pour qu’on ne laisse pas les importations nettes dépasser dix TWh au semestre d’hiver et que des incitations soient créées en Suisse afin de maintenir une production électrique substantielle en hiver grâce à de nouvelles capacités de production. Les futurs développements devront intégrer la croissance de la consommation liée aux objectifs climatiques et la probable baisse des capacités exportatrices des pays voisins. L’ElCom considère qu’il est indispensable de pourvoir, par des mesures adéquates, à une augmentation de la production hivernale indigène comprise entre cinq et dix TWh.

Document de référence

En février 2020, l’EICom avait publié un document de référence sur les conditions-cadres permettant d'd’assurer une production hivernale appropriée. Elle y mentionne les calculs de sécurité effectués pour 2025. À partir de ces calculs, l’EICOM conclut que sans les deux grandes centrales nucléaires de Gösgen et de Leibstadt en particulier, la dépendance à l’égard des importations et les risques qui en découlent font sensiblement accroître la probabilité de pénuries d’approvisionnement justement durant le semestre d’hiver. Les risques portent notamment sur la capacité de production des pays voisins mais également sur leur volonté d’exporter (diminution de la production réglable) ainsi que d’éventuelles congestions du réseau. À partir de là, l’EICom se pose la question de savoir si, à long terme mais au plus tard au moment de la mise hors service des deux grandes centrales nucléaires, les mesures décidées dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050 suffiront pour assurer la sécurité de l’approvisionnement.

Le potentiel de production supplémentaire issue des énergies renouvelables devrait suffire pour compenser une part substantielle de la production hivernale des centrales nucléaires qui fera défaut (env. 14 TWh). Le développement grâce à l’énergie éolienne et à la géothermie semble toutefois peu probable dans le volume nécessaire et la progression du photovoltaïque grâce aux surfaces avantageusement exploitables a seulement conduit jusqu’ici à une production annuelle de 1,7 TWh. Il ne faut pas s’attendre à ce que le potentiel des énergies renouvelables puisse être pleinement exploité au regard des conditions-cadres actuelles.

Étant donné les prix bas sur les marchés de gros, il ne faut pas non plus s’attendre à des investissements importants dans la production en Suisse ces prochaines années. Comme les subventions sont limitées, l’ElCom conclut à la nécessité de procéder à un examen des conditions-cadres de la production hivernale pour garantir la sécurité de l’approvisionnement. Sans nouvelles mesures, il semble très probable qu’une grande partie de l’énergie nucléaire manquante doive être compensée en premier lieu par des importations – alors qu’il existe de grandes incertitudes quant à la future capacité d’exportation des pays voisins, mais également quant à leur volonté d’exporter.