Les Etats-Unis s’intéressent aux effets des faibles doses de rayonnement

La Chambre des représentants américaine a adopté un projet de loi destiné à accroître les connaissances dans le domaine des effets des faibles doses de rayonnement sur la santé.

4 févr. 2015

Conformément au «Low-dose Radiation Research Act of 2015», le Bureau des sciences du Département américain de l’énergie (DOE) est chargé de mener une étude sur les connaissances disponibles concernant les conséquences sur la santé des faibles doses de rayonnement, en collaboration avec l’Académie nationale des sciences. Les doses inférieures à 100 mSv sont ainsi qualifiées de doses «faibles». Un calendrier fixant les priorités de recherche devra également être proposé afin de venir à bout, de manière ciblée, des défis identifiés. Le ministre de l’Energie élaborera un programme de recherche quinquennal sur la base des résultats de l’étude.

Les objectifs du projet de loi reprennent des exigences déjà formulées par des physiciens médicaux renommés en mars 2013 dans un courrier adressé au Bureau de la Maison-Blanche chargé de la politique scientifique et technologique. Ainsi, les spécialistes ont pointé du doigt le fait que le manque de connaissances concernant les conséquences sur la santé des faibles doses de rayonnement nuisait à la capacité de décision du pays. Une compréhension plus approfondie permettrait de mieux évaluer les risques, que cela soit pour la prise de contre-mesures adaptées en cas d’accident radiologique tel que Fukushima-Daiichi, dans le cadre de travaux de décontamination ou encore de l’utilisation croissante du rayonnement ionisant dans le domaine médical. Les spécialistes ont également exprimé leurs craintes de voir disparaître ces connaissances dans les universités, industries et laboratoires américains. Ils ont également déploré le relâchement des efforts déployés par le DOE dans ce domaine de recherche.

D’après le Nuclear Energy Institute (NEI) américain, de nouveaux résultats scientifiques montrent que les risques des faibles doses de rayonnement pour la santé pourraient être moins importants que ce que l’on pensait jusqu’à présent. Dans un Livre blanc de décembre 2012, le Comité scientifique des Nations Unies sur les effets des rayonnements ionisants (United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation, Unscear) arrive à la conclusion que la compréhension des conséquences biologiques des faibles doses de rayonnement avait certes progressé, mais le Comité plaide en faveur de la poursuite des travaux de recherche dans ce domaine. Le modèle LNT (linear no-threshold) n’est pas rejeté dans le Livre blanc, mais la prudence est de mise en ce qui concerne l’extrapolation des effets radiologiques des faibles doses aux grandes populations.

La recherche en Europe

A travers la Multidisciplinary European Low Dose Initiative (Melodi), l’Europe poursuit une direction similaire à celle des Etats-Unis. La plateforme de recherche a été créée en 2010 par 15 instituts, universités et autorités issus de plusieurs pays d’Europe. Melodi coordonne et encourage les travaux de recherche européens qui portent sur le risque lié à l’absorption de faibles doses de rayonnement. Ainsi, la plateforme a par exemple signé en décembre 2013 une déclaration d’intention avec trois partenaires. Ils développeront ensemble une vision stratégique dans la recherche européenne sur la radioprotection.

Source

M.A./C.B. d’après le «Low-Dose Radiation Research Act of 2015», et NucNet du 20 janvier 2015

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