Levée de l’interdiction d’extraire de l’uranium au Groenland

Le 24 octobre 2013, le Parlement du Groenland a décidé par 15 voix contre 14 de lever la politique dite de tolérance zéro en matière d’uranium et autres minerais radioactifs. En mars 2013, le parti d’opposition social-démocrate Siumut avait remporté les élections de manière très claire avec près de 43% des voix. Il s’était prononcé en faveur de l’assouplissement de l’interdiction d’extraire de l’uranium.

L’Australien Greenland Minerals and Energy Ltd. (Gmel) s’est réjoui de la décision de principe du Parlement. Il s’agit d’un moment important pour le Groenland, car il ouvre pour l’île la voie vers la production d’uranium. La levée de la politique de tolérance zéro s’inscrit dans l’orientation plus générale du Groenland qui vise à développer des projets miniers comme axe principal de la santé économique future du pays, explique Gmel.

Gmel concentre ses activités sur le développement de projets liés aux terres rares, à l’uranium et au zinc dans le sud-ouest du Groenland. L’entreprise espère que cette décision lui permettra de poursuivre le développement de son projet à Kvanefjeld. Ce projet porte sur un des plus grands gisements de terres rares connus au monde. Il est estimé à 6,6 millions de tonnes d’oxydes de terres rares, 135'000 tonnes d’uranium (350 millions de livres d’ U₃O₈), 1,4 million de tonnes de zinc et plus de trois millions de tonnes de fluorure de sodium. Une étude préliminaire approuvée par le gouvernement et publiée en 2012, portant sur l’exploitation des gisements de minerai, avait montré la faisabilité d’une «exploitation durable et compétitive au niveau international», qui ferait du Groenland un important fournisseur de terres rares et un fournisseur à long terme d’uranium naturel. Une étude de faisabilité finale du projet Kvanefjeld est encore en cours.