Rapport de l’OMS: effets radiologiques faibles

Selon les conclusions d’une évaluation exhaustive de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les risques pour la santé de la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, les risques prévus sont faibles pour l’ensemble de la population à l’intérieur et à l’extérieur du Japon. Aucune augmentation observable des taux de cancer n’est prévue.

4 mars 2013
Le Dr Maria Neira, directrice du Département de l’OMS Santé publique et environnement: «Une ventilation des données en fonction de l’âge, du sexe et de la proximité par rapport à la centrale nucléaire indique que le risque de cancer est majoré pour les personnes situées dans les zones les plus contaminées. A l’extérieur de ces dernières, même en certains endroits de la préfecture de Fukushima, aucune augmentation observable de l’incidence du
Le Dr Maria Neira, directrice du Département de l’OMS Santé publique et environnement: «Une ventilation des données en fonction de l’âge, du sexe et de la proximité par rapport à la centrale nucléaire indique que le risque de cancer est majoré pour les personnes situées dans les zones les plus contaminées. A l’extérieur de ces dernières, même en certains endroits de la préfecture de Fukushima, aucune augmentation observable de l’incidence du cancer n’est attendue.»
Source: IDF@flickr.com

Publié par l’OMS presque deux ans après l’accident de Fukushima-Daiichi, le rapport intitulé «Evaluation des risques pour la santé de l’accident nucléaire survenu après le grand tremblement de terre et le tsunami qui ont touché l’est du Japon en 2011 sur la base d’une estimation préliminaire des doses» arrive à la conclusion que les risques prévus sont faibles pour l’ensemble de la population à l’intérieur et à l’extérieur du Japon. Aucune augmentation observable des taux de cancer n’est ainsi prévue. Le rapport note toutefois que le risque estimé pour certains cancers a augmenté parmi certaines catégories de la population dans les endroits les plus fortement contaminés de la préfecture de Fukushima. L’OMS demande par conséquent que ces personnes fassent l’objet d’un programme de contrôle de leur état de santé.

Les experts ont estimé les risques pour l’ensemble de la population de la préfecture de Fukushima, du reste du Japon et du reste du monde, ainsi que ceux qui sont prévus pour les travailleurs de la centrale et les forces d’intervention qui pourraient avoir été exposés durant les opérations d’urgence.

«Le principal motif de préoccupation évoqué dans le rapport concerne certains risques de cancer liés à des zones et à des facteurs démographiques particuliers», a déclaré le Dr Maria Neira, directrice du Département de l’OMS Santé publique et environnement. Et d’ajouter: «Une ventilation des données en fonction de l’âge, du sexe et de la proximité par rapport à la centrale nucléaire indique que le risque de cancer est majoré pour les personnes situées dans les zones les plus contaminées. A l’extérieur de ces dernières, même en certains endroits de la préfecture de Fukushima, aucune augmentation observable de l’incidence du cancer n’est attendue.»

S’agissant des différents cancers, pour les personnes situées dans la zone la plus contaminée autour de la centrale, l’augmentation des risques estimés s’établit à:

  • 4% environ pour l’ensemble des cancers solides, chez le sujet de sexe féminin exposé au stade de nourrisson; 6% environ pour le cancer du sein, chez le sujet de sexe féminin exposé au stade de nourrisson;
  • 7% environ pour la leucémie, chez le sujet de sexe masculin exposé au stade de nourrisson;
  • 70% au maximum pour le cancer de la thyroïde, chez le sujet de sexe féminin exposé au stade de nourrisson (chez la femme, le risque de cancer de la thyroïde au cours de la vie entière est normalement de 0,75% et le risque additionnel estimé au cours de la vie entière est de 0,50% pour un nourrisson de sexe féminin exposé dans la zone la plus touchée).

Concernant les personnes vivant dans la deuxième zone la plus contaminée de la préfecture de Fukushima, les risques estimés sont inférieurs de moitié environ à ceux de la zone aux doses les plus élevées.

Selon les estimations du rapport, deux tiers environ du personnel de secours ayant travaillé à l’intérieur des tranches nucléaires présenteraient des risques de cancer semblables à ceux de la population générale, et un tiers d’entre eux aurait un risque majoré.

Pour ce qui est des risques génétiques, les experts précisent que les doses de rayonnement ne devraient pas augmenter l’incidence des fausses couches, des mortinaissances et des autres problèmes de santé physique et mentale susceptibles de toucher les nourrissons nés après l’accident.

«Le rapport de l’OMS souligne qu’il faut surveiller à long terme l’état de santé des personnes exposées à un risque élevé tout en fournissant les services nécessaires de suivi médical et de soutien», a déclaré le Dr Neira. Cela va rester durant des décennies un élément important de l’action de santé publique au Japon.

Outre l’incidence directe de l’accident sur la santé de la population, le rapport note que l’impact psychologique pourrait avoir des conséquences sur la santé et sur le bien-être. D’après les experts, ces aspects ne doivent pas être ignorés dans le cadre de l’action globale.

Source

M.A./P.V. d’après un communiqué de presse de l’OMS du 28 février 2013

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