Un réacteur rapide russe brûle du plutonium militaire
Au milieu du mois d’avril de cette année, le Japan Nuclear Cycle Development Institute (JNC) a annoncé qu’il avait atteint son objectif de taux de combustion pour trois assemblages combustibles "Vipac".
Ces assemblages contenaient chacun 20 kg de plutonium sous forme de Mox (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium) qui avait été fabriqué selon un procédé spécial et confiné dans des aiguilles de combustible. Le plutonium provenait d'armes atomiques russes démantelées et les essais de combustion avaient été réalisés dans le réacteur russe à neutrons rapides Belojarsk 3 (BN 600, 560 MW). Ces essais font partie des activités internationales menées en vue de l'évacuation des surplus de plutonium militaire.
Le BN 600 a été chargé avec ce combustible en mai 2000. L'essai s'est achevé en mars de cette année après trois cycles, soit une irradiation pendant 560 jours. Aucun dégât ou anomalie n'ont été constatés sur le combustible. Après une année d'entreposage dans la piscine de désactivation, les assemblages combustibles vont toutefois faire l'objet d'une inspection encore plus détaillée. En collaboration avec la Russie et les Etats-Unis, le JNC va charger une partie du cœur du BN 600 avec du combustible Mox Vipac en 2004 probablement.
Selon le JNC, le procédé Vipac est une option très prometteuse pour la fabrication de combustible destiné à des réacteurs rapides. Des granulés de Mox fabriqués par électrolyse en sels fondus sont déversés dans des gaines de combustible et compactés par vibration («vibrationally packed»). Le procédé serait potentiellement plus économique dans la mesure où il n'exige pas la production de pastilles. Le JNC développe entre autres des cycles de combustible avancés pour réacteurs rapides. Les essais achevés en avril sont d'autant plus intéressants que l'on ne disposait jusqu'à présent que de peu d'expérience avec l'irradiation de combustible Vipac, souligne le JNC.
Source
M.S./C.P. d’après Atoms in Japan, juin 2002