Grande-Bretagne: étapes menant à une société pauvre en gaz à effet de serre

Selon les recommandations d’une commission spéciale, la Grande-Bretagne devrait abaisser d’ici 2050 ses émissions de gaz à effet de serre à 20% par rapport à 1990, et pratiquement à 0% pour ce qui est de la production d’électricité. L’énergie nucléaire devrait jouer un rôle déterminant pour atteindre cet objectif, surtout pour des raisons économiques.

18 déc. 2008

Le Committee on Climate Change (CCC), un organisme consultatif indépendant du gouvernement et du Parlement, est parvenu à ce principe de réduction à long terme en partant de la conviction que le pays peut se permettre de fournir une contribution équitable et éthiquement défendable à l'objectif international de diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. La réduction visée par le CCC est plus ambitieuse que celle du gouvernement de 2003. Pour le CCC, «la bonne nouvelle est que des réductions de cet ordre de grandeur sont possibles sans remettre en question les avantages qu'impliquent la croissance économique et l'amélioration du bien-être».

Etapes intermédiaires définies

Conformément à la mission qui lui a été confiée, le CCC propose des objectifs intermédiaires. Une première étape s'achèvera en 2012 avec l'expiration du Protocole de Kyoto, une deuxième en 2017 et une troisième en 2022 avec des objectifs de réduction qui dépendront du succès des négociations sur un accord postérieur à Kyoto. Si celui-ci aboutit, le CCC prévoit une réduction de 42%, et dans le cas contraire, de 31% seulement. Pour le CCC, ces objectifs sont réalistes et la Grande-Bretagne pourrait les mettre en œuvre par une amélioration du taux d'efficacité énergétique dans les domaines du bâtiment, des processus industriels et des transports, ceci pour autant que le pays opte pour la production d'électricité à partir de l'éolien et d'autres sources d'énergie renouvelables et construise de nouvelles centrales nucléaires, comme annoncé. Par contre, le CCC n'accorde qu'une valeur limitée à l'achat de certificats de gaz à effet de serre, qu'il considère comme une solution intermédiaire.

Selon les recommandations du CCC, la production d'électricité devrait être entièrement exempte de carbone d'ici 2030. Ceci devrait pouvoir se faire même si les besoins en électricité continuent d'augmenter, comme cela est prévisible. La Grande-Bretagne devra de toute façon remplacer une grande partie de son parc de centrales électriques dans les 15 à 20 prochaines années, si bien que les investissements supplémentaires pour des systèmes pauvres en gaz à effet de serre entrent moins en ligne de compte, constate le CCC. La charge financière serait de l'ordre de 1% du produit national brut, et serait donc supportable.

Rôle important de l'énergie nucléaire

Les études du CCC montrent que la construction de nouvelles centrales nucléaires d'ici 2022 se justifie déjà pour des raisons économiques. Le programme de construction annoncé devrait donc être mis en œuvre rapidement. Si le développement de l'énergie éolienne s'avérait impossible dans les proportions projetées par le gouvernement, et si les réserves formulées à propos du stockage des déchets radioactifs parvenaient à être atténuées, il faudrait alors construire de nouvelles centrales nucléaires pour combler le déficit, estime le NCC.

Entrée en vigueur de la loi sur le changement climatique

La «Climate Change Bill», loi que le Parlement avait présentée en novembre 2007, est entrée en vigueur le 26 novembre 2008. Elle constitue la base de mesures gouvernementales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en Grande-Bretagne. La réduction porte également à moyen terme sur le trafic aérien et maritime vers et à partir des îles britanniques et devrait intervenir en plusieurs étapes: le Parlement fixe tous les cinq ans un budget d'émissions pour les 15 années à venir jusqu'à ce que l'objectif à long terme soit atteint. Il se fonde ici sur les recommandations du CCC dont les tâches et la composition sont définies dans la loi.

Le gouvernement a institué le CCC en mars 2008, si bien que celui-ci a pu présenter son premier rapport «Building a low-carbon economy - The UK's contribution to tackling climate change» dès maintenant. Le CCC a annoncé son deuxième rapport pour septembre 2009. Le président du comité, qui compte huit membres, est Lord Turner of Echinswell, ancien directeur général de la Fédération de l'industrie britannique. On trouve aussi parmi ces membres des économistes et des spécialistes du climat.

Source

P.B./C.P. d’après The Committee on Climate Change, Building a Low-carbon Economy – Executive Summary, 1[sup]er[/sup] décembre 2008

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