Radio-isotopes: pas de sécurité d'approvisionnement à long terme

L'approvisionnement en molybdène 99 (Mo 99) – respectivement en technétium 99m (Tc 99-m), son isotope fille d'une importance essentielle pour la médecine nucléaire –restera aléatoire au cours des 20 années à venir si l'on ne réussit pas à conférer des bases économiques solides à sa production. C'est là la conclusion présentée par des experts de l'Agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire (AEN) dans une étude publiée en juin 2011.

18 juil. 2011

Le HLG-MR (High-level Group on the Security of Supply of Medical Radioisotopes) de l'AEN explique en détail dans son rapport de juin le catalogue de mesures qu'il avait déjà publié en mai 2011 en vue d'assurer l'approvisionnement en Tc 99-m. Les experts se sont en l'espèce fondés sur un relevé mondial pour lequel ils ont analysé 713 réponses de partenaires commerciaux issus de 52 pays. Il en ressort que les besoins en Tc 99-m augmenteront annuellement de quelque 2% jusqu'en 2020 pour fléchir ensuite à 1% jusqu'en 2030. Selon les experts, les cinq réacteurs de recherche qui produisent actuellement entre 90% et 95% du Mo 99 nécessaire dans le monde n'arriveront plus à répondre à long terme aux besoins croissants. Ces réacteurs sont d'ores et déjà âgés de plus de 45 ans, et des arrêts prolongés sont maintenant programmés pour leur révision.

Transparence complète sur les coûts exigée des producteurs

Certes, d'autres réacteurs ont entre-temps commencé à produire du Mo 99, et il existe aussi de nouveaux projets. Mais l'étude semble douter de leur réalisation concrète. Ainsi que les experts l'avaient déjà mentionné en mai 2011, le problème principal réside dans le manque de transparence au niveau des coûts de la part des producteurs de Mo 99. L'irradiation des cibles ne couvrirait pas les coûts et les producteurs profiteraient du fait que les réacteurs de recherche étaient, à l'origine, conçus à d'autres fins et entièrement financés par l'Etat. Le prix du Mo 99 ne serait donc pas fondé sur les coûts de fabrication réels, ce qui découragerait les investisseurs commerciaux à se lancer dans cette production. Les experts nous avertissent cependant qu'en l'absence de tels investisseurs, il sera impossible d'assurer un approvisionnement à long terme. Or ils sont certains qu'il n'en résulterait pas forcément une hausse des prix des traitements de médecine nucléaire. L'irradiation des cibles ne contribue actuellement qu'à 0,11% des coûts totaux.

Source

D.S./P.V. selon le rapport de l'AEN «The Supply of Medical Isotopes: The Path to Reliability» de juin 2011

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