Eurobaromètre 2005 sur les déchets radioactifs et le nucléaire

Les habitants de l'Union européenne (UE) s'estiment mal informés sur les déchets radioactifs.

31. Aug. 2005

Tel est effectivement le cas, et ils sont assez réservés en ce qui concerne l'énergie produite par les centrales nucléaires. C'est ce qui ressort de l'enquête d'opinion qui a été réalisée par TNS Opinion & Social auprès de 24'708 citoyens et citoyennes dans les 25 Etats membres entre le 9 février et le 20 mars 2005. L'objectif de cette étude était d'analyser l'opinion publique à l'aide d'une trentaine de questions sur l'énergie nucléaire et les déchets radioactifs. Des sondages similaires avaient été effectués en 1998 et 2001 dans les 15 anciens Etats membres. Le rapport complet de 80 pages vient de paraître et peut être consulté sur le site Eurobaromètre de l'UE en allemand, anglais et français.

Les points de vue sur les déchets radioactifs

Selon le rapport, les trois quarts des personnes interrogées se sentent «pas bien informées» en matière de déchets radioactifs et un quart seulement se déclarent bien informées. C'est un peu mieux seulement que dans le sondage de 2001 (plus 4 points). Les différences entres les Etats membres restent considérables: les citoyens et citoyennes semblent être les mieux informés en Suède; viennent ensuite la Slovénie (46%), la Finlande (43%), les Pays-Bas (37%) et l'Allemagne (36%). Se situent par contre en dessous de la moyenne la France (22%), où la Cour des comptes avait déjà constaté un besoin accru d'information (Bulletin 4/2005), la Pologne, l'Autriche et tous les Etats méridionaux, Espagne comprise (15%). L'état des connaissances actuelles reflète les insuffisances d'information: 78% des sondés pensent que «tous les déchets radioactifs sont très dangereux», ce qui est faux. Et ils le pensent même si 7 personnes interrogées sur 10 savent qu'il existe plusieurs catégories de déchets et que des hôpitaux produisent des déchets faiblement radioactifs. Par conséquent, trois quarts des citoyens et citoyennes considèrent le transport et le stockage des déchets faiblement radioactifs comme un grand, ou même très grand risque.

Les points de vue sur l'énergie nucléaire

Concernant la production d'énergie par les centrales nucléaires, seulement 7% des sondés y sont tout à fait favorables, et 30% plutôt favorables. Du côté des opposants, 31 % se déclarent plutôt opposés, et 24% tout à fait opposés. Les caractéristiques sociodémographiques jouent un certain rôle: 46% des hommes se montrent favorables au nucléaire, et 29% seulement des femmes; davantage de citoyens et citoyennes ayant eu une scolarité courte et se situant politiquement à gauche ou mal informés à propos des déchets radioactifs ont tendance à s'opposer à l'énergie nucléaire. Il y a également de fortes différences entre les Etats membres: en Hongrie (65%), en Suède (64%), en République tchèque (61%) et en Lituanie (60%), on constate de nettes majorités favorables à la production d'énergie dans des centrales nucléaires. En Finlande (58%), en Slovaquie (56%), en France (52%), aux Pays-Bas (52%) et en Belgique (50%), une majorité des personnes interrogées s'expriment aussi en faveur de l'énergie nucléaire. Par contre, les opposants à l'énergie nucléaire représentent des vastes majorités en Autriche (88%), en Grèce (86%), à Chypre (81 %), en Espagne (71 %), en Irlande (70%), en Pologne (66%), au Danemark (66%) et en Italie (66%).

Les points de vue sur le rôle du nucléaire en matière de protection du climat

Bien que le soutien de l'énergie nucléaire soit mitigé, une majorité croissante exprime son accord avec l'affirmation selon laquelle l'utilisation du nucléaire permet aux pays européens de diversifier leurs sources d'énergie (62%). 61% estiment que l'Europe pourra réduire sa dépendance du pétrole, et 62% soutiennent l'affirmation selon laquelle l'énergie nucléaire est avantageuse en termes d'émissions moindres de gaz à effet de serre. Cela représente une augmentation de 21 points depuis fin 2001. Cette forte progression du taux d'adhésion reflète surtout la chute du pourcentage des sondés qui ne parvenaient pas à se prononcer sur cette affirmation il y quatre ans (moins 19 points). Il faut noter la précision apportée en 2005 par le libellé de la question qui donne désormais deux exemples d'énergies produisant des gaz à effet de serre, le charbon et le pétrole.

Quelle

P.B./C.P. d'après l'Eurobaromètre spécial 227/63.2, septembre 2005, de la Commission européenne

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