L’AIEA tire de premières conclusions du fort séisme japonais

Le tremblement de terre qui s’est produit le 16 juillet 2007 en face de la côte occidentale du Japon a certes entraîné des dégâts dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, mais la sûreté des sept tranches nucléaires de l’installation est restée garantie en tout temps. Une équipe d’experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mandatée sur place a entre temps confirmé les informations correspondantes données par les autorités japonaises et a tiré de premières conclusions.

26 août 2007
Des employés travaillent dans la zone de protection d'urgence de Kashiwazaki-Kariwa: ils essaient de déterminer l'ampleur des dégâts du tremblement de terre et établissent un catalogue de mesures immédiates.
Des employés travaillent dans la zone de protection d'urgence de Kashiwazaki-Kariwa: ils essaient de déterminer l'ampleur des dégâts du tremblement de terre et établissent un catalogue de mesures immédiates.
Source: Japan Nuclear Technology Institute

Selon le rapport de l'AIEA «Preliminary Findings and Lessons from the 16 July Earthquake at Kashiwazaki-Kariwa NPP», rapport publié le 17 août 2007, les dégâts provoqués dans les installations de la centrale par le séisme devraient être plus faibles que ce qu'escomptaient les spécialistes compte tenu de la violence des secousses. Après une première inspection de quatre jours, le groupe d'experts de l'AIEA a constaté que l'arrêt automatique d'urgence des tranches 3, 4 et 7 est intervenu conformément à la conception, de même que celui de la tranche 2, qui était en cours de redémarrage, et ceci bien que les accélérations mesurées sur place aient en partie nettement dépassé les valeurs de dimensionnement des installations.

Résistance élevée du fait des marges de sûreté

Contrairement à ce que l'on a constaté dans les parties conventionnelles de Kashiwazaki-Kariwa - la plus grosse centrale nucléaire du monde - des dégâts dans les zones nucléaires ne sont guères perceptibles, constatent les experts de l'AIEA, qui pensent que cette résistance élevée au tremblement de terre s'explique par les marges de sûreté prévues lors de la planification et de la construction des installations. De toute évidence, la méthode conservatrice utilisée a suffi pour compenser les incertitudes concernant les données et les techniques disponibles au moment de la construction. Pour les experts de l'AIEA, il s'agit toutefois de mieux comprendre encore les mécanismes.

Le site de Kashiwazaki-Kariwa compte actuellement sept tranches nucléaires d'une puissance électrique totale de 7965 MW. Cinq de ces tranches sont équipées de réacteurs à eau bouillante d'une puissance unitaire de 1067 MW, installations couplées au réseau entre 1985 et 1993. Les deux autres tranches sont des réacteurs à eau bouillante avancés de la troisième génération d'une puissance de 1315 MW chacune ; elles ont été mises en service en 1996 et en 1997.

Rejets extrêmement faibles

Selon le rapport, les trois fonctions déterminantes en matière de sûreté, à savoir le contrôle de la réactivité, le refroidissement des cœurs des réacteurs et le confinement des matières radioactives, sont restées entièrement garanties pendant et après le tremblement de terre. Les rejets radioactifs dans l'environnement ont été extrêmement faibles et ont été largement inférieurs aux valeurs limites fixées par les autorités pour l'exploitation normale.

Les experts internationaux constatent à ce sujet que les fuites n'ont pas été annoncées suffisamment rapidement aux autorités. Les moyens de communication ont joué un rôle déterminant pour pouvoir annoncer immédiatement d'éventuels rejets de radioactivité, même si ceux-ci ne sont pas importants.

Recherche de dégâts inaperçus

Comme le souligne l'AIEA, l'inspection détaillée de tous les systèmes et composants importants pour la sûreté, ainsi que la recherche de dégâts éventuels passés jusqu'à présent inaperçus, sont encore bien loin d'être achevées. C'est ainsi que les composants et assemblages combustibles se trouvant dans les cuves des réacteurs n'ont pas encore été contrôlés. L'exploitant de la centrale, la Tokyo Electric Power Co. (Tepco), part du principe que l'inspection de tous les systèmes, la remise en état et la réalisation de rééquipements éventuels consécutifs à une réévaluation sismique du site devrait prendre plusieurs mois.

Extension de l'évaluation sismique

La Nuclear Safety Commission japonaise avait publié en septembre 2006 de nouvelles directives relatives à la sécurité contre les tremblements de terre. En accord avec les autorités japonaises, les experts de l'AIEA proposent maintenant de faire bénéficier l'examen sismique du site de Kashiwazaki-Kariwa, de toute façon en cours, des expériences recueillies lors du dernier tremblement de terre. Selon le programme présenté par Tepco, on va procéder ici à des investigations géophysiques détaillées sur le site et sur le sol marin pour définir les nouvelles conditions sismiques que devra remplir la centrale. De plus, on recherchera d'éventuelles zones actives de rupture dans la région et dans le sous-sol du site.

La mission des experts de l'AIEA fait suite à une invitation du gouvernement japonais. Son objectif est de documenter les découvertes provisoires acquises lors de ce séisme et d'en faire profiter l'ensemble des milieux intéressés. Dans leur rapport, les auteurs adressent expressément leurs remerciements à leurs interlocuteurs japonais qui ont répondu avec précision à toutes leurs questions et, lorsque cela s'imposait, ont mis à leur disposition les documents nécessaires. Le rapport peut être consulté sur la page Internet de l'AIEA.

    Source

    M.S./C.P. d’après un communiqué de presse et le rapport de l’AIEA du 17 août 2007

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