Le gouvernement japonais confirme le projet de déversement des eaux traitées dans l’océan

Les exploitants de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi sont autorisés à déverser dans le Pacifique l’eau traitée issue de la centrale nucléaire accidentée. Cette étape est considérée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme réalisable techniquement et en accord avec la pratique internationale.

20 avr. 2021

Le gouvernement japonais a confirmé son accord concernant le déversement de l’eau issue de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi dans l’océan Pacifique. Tokyo Electric Power Company (Tepco), exploitante de la centrale, construira une installation qui permettra de diluer l’eau avant qu’elle ne soit rejetée dans l’océan. Depuis l'accident de réacteur de 2011, des quantités importantes d’eau qui avait été utilisée pour le refroidissement des réacteurs endommagés se sont accumulées sur le terrain de la centrale. Le déversement de cette eau devrait pouvoir commencer dans deux ans, sous réserve de l’obtention de l’autorisation définitive des autorités de sûreté nucléaire.

Les autorités japonaises ont indiqué qu’il n’existait aucune alternative pratique au déversement de l’eau, les capacités de stockage sur place étant bientôt épuisées. En 2020, plus d’un million de tonnes d’eau se trouvaient déjà dans des conteneurs sur le terrain de la centrale, et depuis, le volume a augmenté de plus de 100 tonnes par jours. D'après les autorités, aucun risque n’existe pour la santé humaine. Celles-ci précisent également que des centrales nucléaires présentes dans le monde entier rejettent chaque jour de l’eau dans le cadre de leur fonctionnement normal.

Une teneur en tritium en dessous des valeurs naturelles
L’eau contaminée a été traitée à l'aide d’un système de filtre coûteux, l’Advanced Liquid Processing System (ALPS), afin de retirer une grande partie des matières radioactives. Il n’existe toutefois aucune possibilité pratique de retirer le tritium, un isotope radioactif de l’hydrogène, l’élément le plus léger du système périodique.

Le tritium est présent naturellement, notamment en tant que composant chimique de l’eau, et possède une demi-vie de 12,3 ans. D'après le gouvernement japonais, la dose de rayonnement présente dans l’eau provenant de Fukushima-Daiichi ne représente qu’un millième du rayonnement naturel, et ce bien même si elle était rejetée en totalité sur une seule année.

Le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, a déclaré à l’issue d’une rencontre organisée à Tokyo et rassemblant des ministres et experts politiques que l’eau serait diluée avant son déversement dans l’océan jusqu’à ce que la valeur du tritium atteigne un septième de la valeur indicative pour l’eau potable, fixée par l’Organisation mondiale de la Santé. Il a souligné que le processus serait transparent et pourrait faire l’objet d’une inspection par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a salué cette décision qui ouvre la voie à d’autres avancées dans le cadre de la désaffectation de Fukushima-Daiichi. Il estime qu’elle est conforme à la pratique mondiale, bien que les quantités importantes d’eau présentes dans les installations de Fukushima rendent la situation unique et complexe.

Source

M.R./C.B. d'après NucNet du 13 avril 2021

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